Essaouira, ville du vent
Cependant que les murs
De l'enceinte aux dentelures régulières
Laissent flotter les souffles
De la grève agitée
Les pêcheurs aux regards fatigués
Reprisent leurs filets
Et les barques usées,
Se reposent
Comme d'avoir trop fendu
Le souvenir des eaux
A l'heure où les passants
Emplissent ces allées nouées
Aux parterres délavés
Pavés de rêves et de chimères
Les étoiles pleurent
Devant ce ciel carmin
C'est un soir
Où la lune argentée
Dore les halles mouvementées
Et pendant qu'elle murmure
Aux vagues moutonnantes
Aux cris alertes des marchands
Chacun ressent la fraîcheur
De l'azur et trouve son chemin
Dans ces odeurs mouillées
D'embruns d'épices et d'océan
La clarté du jour
Décroît par degrés
Et laisse sur les nuages
Des anneaux orangés
Comme empreinte du soir...
Naji Okba